Historique de la commune
St Germain, ce saint, né à Autun au 5ème siècle, échappa par deux fois à la mort, mort que tentèrent de lui infliger… sa mère puis une tante. Il mourut en 576 et les miracles qui s’opérèrent autour de son tombeau furent dit-on fort nombreux et célèbres. A tel point qu’en France on ne compte pas moins de 119 communes qui portent son nom. L’abbaye de St Germain des Prés avait de grandes possessions en Eure-et-loir et on peut admettre que les moines élevèrent à St Germain un oratoire en l’honneur de ce Saint. Notre commune s’est donc appelée successivement : Domnus-Germanus (12ème siècle) Sanctus-Germanus vers 1250 St Germain-près-Courville, nom qui sera utilisé très longtemps et bien après l’apparition de son nom actuel vers 1626. A partir de 1680, ce fut définitivement St-Germain-le-Gaillard même si les saints, n’étant pas en odeur de « sainteté » durant la révolution, notre paroisse devint alors provisoirement « Val Gaillard ».
Notre commune possède plusieurs hameaux dont les 2 plus grands ont la particularité de rivaliser en population avec le bourg. La richesse de l’histoire de la paroisse de St Germain sous l’ancien régime peut expliquer cela.
Le premier seigneur connu de St Germain fut Geofroy d’Erouville d’où le fief d’Erouville (En 1748, il y avait encore un château à Eronville dont les produits de la démolition furent mis en vente publique en 1817. Le colombier toujours debout daterait du 13ème ou du 14ème ). Plus tard on note M. De Rambouillet seigneur de la Sablière anciennement Sablonnière et du Plessis-Franc d’où un second fief et un second château disparu lui aussi. Reste le colombier construit vers 1650 et de superbes granges bordées de douves. Le Tartre est également un ancien fief qui a gardé des douves et un bâtiment du 17ème.
Les hameaux du Plessis-Fèvre et du Plessis-Franc et même celui de la Cloterie aujourd’hui disparu étaient autrefois également des fiefs.
Passons donc en revue, rapide et alphabétique, les hameaux de St Germain.
Le Charmois (13 maisons et 42 habitants sur les 331 que comptait notre commune en 1872) tire son nom du charme, arbre fort commun dans la forêt des Carnutes. Un dolmen (pierre couchée) y était signalé mais demeure introuvable.
La Clôterie (2 maisons et 7 habitants en 1872). Ce hameau situé à 2 km du bourg a disparu. Il tirait son nom d’un lieu clos.
Erouville devenu Eronville. On hésite sur l’origine du nom entre Ero qui signifie bois (La villa du bois) ou Héro qui signifie maître (La maison du maître et peut-être le berceau de la commune).
Le moulin à vent. Ecart situé à 2 km de la commune. Le moulin a été démonté en 1851. Le recensement de cette même année y constate 2 maisons, 2 ménages et 6 habitants.
Le Plessis-Fèvre (28 maisons et 94 habitants soit 21 de plus que le bourg en 1872). Plessis est très répandu en France, il signale un lieu entouré de pieux et branches entrelacées. Il s’applique à d’anciens fiefs défendus par des fossés et des haies « plessées » difficiles à traverser. Fèvre vient de Faber qui désignait au moyen-âge un ouvrier en métaux et surtout en fer d’où orfèvre et tous les noms de famille tels que Lefèvre, Fabre Etc… Le Plessis-fèvre appartenait sans doute à un maître féron c’est-à-dire une sorte de juge chargé de tout ce qui touchait aux métaux.
Le Plessis-Franc (Avec 14 maisons et 75 habitants égalait le bourg en 1872) On appelait Franc un territoire dont les colons jouissaient du droit d’immunité (exempts de corvées etc…)
Le Tartre (9 maisons et 30 habitants en 1872) Tire bien évidemment son nom de tertre (Eminence petit colline) propice à l’installation d’un lieu fortifié (douves). Les noms de Tartre et de Tertre sont très communs en Eure et Loir (19 hameaux).
L’histoire de St Germain est liée sous l’ancien régime à celle de familles importantes.
Eronville Ce domaine a appartenu à la famille de Turpin Crissé. En 1731 la veuve du comte De Turpin Crissé « brigadier des armées du Roy, colonel d’un régiment d’infanterie portant son nom » a été inhumée dans le chœur de l’église de St Germain-le-Gaillard.
La Sablière. En 1758 « Messire Daniel Charles Trudaine, chevalier, conseiller d’état ordinaire et aux conseils royaux et de commandeur et intendant des finances » était entre autres seigneur de la Sablière anciennement le Plessis-Franc. C’est lui qui créa l’école des Ponts et Chaussées et le corps d’ingénieurs. Il s’attache à alléger les charges qui pèsent sur les paysans de l’époque et cherche à améliorer les conditions de vie de ses concitoyens. Son fils Jean Charles Philibert, intendant général des finances fut un chimiste éminent. Philibert Trudaine de Montigny fut l’ami de Turgot ; il démissionna de ses fonctions en 1777 peu avant sa mort. Ses deux fils, les frères Trudaine, Charles Michel et Charles Louis, seigneurs de Laleu. amis du grand poète André Chénier, furent décapités avec lui en 1794. Ils sont connus à la Rochelle pour avoir fourni leur aide lors de la famine de 1789 due à un hiver effroyable.
Au temps de Louis XIV, le seigneur du Plessis-Franc était Nicolas de Rambouillet « escuier, conseiller et maistre d’hostel ordinaire du Roy ». Mais le personnage le plus fameux dont le nom est attaché à la Sablière est sans nul doute, Madame de la Sablière.
- Mme de la Sablière 1636-1693
Marguerite Hessein de la Sablière (1636-1693), Femme d’Antoine de Rambouillet sieur de la Sablière procura un asile au fabuliste Jean de la Fontaine à partir de 1673. Il restera 20 ans auprès d’elle. C’était une femme érudite qui tenait un salon dont les plus grandes dames de la cour étaient jalouses. En signe de reconnaissance, La Fontaine a dédié plusieurs de ses fables à Mme de La Sablière à qui il écrit : « Je vous gardais un temple dans mes vers : Il n’eût fini qu’avecque l’univers. » « Quand Jean de La Fontaine fut reçu à l’Académie française, il y lut son « Discours en vers à Madame de La Sablière ».
Aujourd’hui, la commune est composée du bourg et de 4 hameaux : Le charmois , Le Plessis-Fèvre , Le Plessis-Franc , Le Tartre et une ferme isolée, Eronville. Soit environ 160 maisons pour une population d’environ 360 habitants au total.
Elle s’étend sur une superficie de 865 hectares .
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